Livret touristique 2020 "La chapelle de SAINT-RÉMI"

Retrouvez en bas de page le livret en version imprimable.  

 

"La chapelle de Saint-Rémi[1] et la fontaine Saint-Jean attirent tous les ans les visiteurs qui  découvrent un site verdoyant, une belle allée bordée de tilleuls et une jolie chapelle.

Cette chapelle est un lieu de pèlerinage depuis le XVIIe siècle, célébré le 24 juin. Derrière le chevet, aux pieds d’une statue, coule une source qui ne tarit jamais et ne gèle pas. En dehors des pouvoirs qu’on lui accorde, la tradition veut que les habitants viennent chercher l’eau de la source le jour de Saint-Jean et en boivent à cette occasion.

 

La fondation de la chapelle :

Aux XIIe et XIIIe siècles, des frères de l’abbaye de Notre-Dame des Pierres[2] exploitent les terres autour de la chapelle ; la chapelle, ses dépendances et le domaine de Chaumet sont la propriété de cette abbaye[3].

Un acte[4] en latin énonce les droits et les devoirs de chacun. En voilà quelques lignes : Pierre, abbé de l'abbaye des Pierres concède à Pierre, curé de Saint-Sauvier, la moitié de toutes les offrandes qui proviennent des fidèles pendant toute l'année dans la chapelle construite il y a longtemps par ses prédécesseurs à Saint-Rémi. En contrepartie, Pierre est tenu d'administrer les sacrements aux hommes et cultivateurs de Chaumet, sans aucune rétribution et de célébrer la messe toutes les semaines dans la chapelle.  Il est aussi convenu entre les parties que l'abbé et son abbaye fourniront à leurs frais ce qui est nécessaire aux éventuelles réparations. L'archidiacre Philippe est le témoin de cet accord et le sceau est apposé à la lettre. Fait en l'année 1383, après la Saint-Michel[5].

 

Quand l’histoire se confond avec la légende[6] :

La présence de sites gallo-romains[7] dans la région, le patronage de Saint-Jean[8] pour la source, cela sous-entend que le culte voué à ces eaux miraculeuses remonte à des temps anciens. Saint-Rémi serait un site antique voire un ancien lieu de purification d’origine celtique[9]. Une pierre druidique y aurait été objet de culte. 

En 501, Saint-Rémi, évêque de Reims accompagne l’armée de Clovis. Le hameau est un lieu désert mais la source existe déjà. Saint-Rémi purifie la source et la rend miraculeuse, il  guérit un enfant malade avec quelques gouttes d’eau. Les habitants bâtissent alors la chapelle qui lui est dédiée. Saint-Rémi serait donc le fondateur du village.

  

Pourquoi le culte est-il lié à Saint-Jean ?

A Jarges[10], un ermite du nom de Jean-Baptiste détruit une pierre druidique, est chassé du village et se retire dans ce lieu sauvage près de la fontaine où il se consacre à la prière[11]. La légende raconte qu’un seigneur de la Roche-Guillebaut, se rendant chez le seigneur de Vieille-Vigne, est pris de violentes douleurs en passant à proximité ; il boit l’eau de la source et invoque Dieu, il est alors soulagé et continue sa route. Jean-Baptiste fonde un prieuré placé sous la protection de Saint-Jean, son patron[12], fêté le 24 juin. La tradition chrétienne se trouve donc à l’origine du pèlerinage. La présence de Jean auprès de la source lui donne des pouvoirs miraculeux dont celui de soulager les douleurs.

Ainsi, selon la légende, la chapelle serait le vestige d’un ancien prieuré fondé par les seigneurs de la Roche[13] et donné ensuite à l’abbaye cistercienne de Notre-Dame des Pierres.

Les sources et les fontaines sont liées aux divinités anciennes, les sources étant signe de pureté, de santé et apportant protection et guérison quand on boit ou que l’on se baigne dans l’eau. L’eau soigne les fièvres, les maladies des yeux, de la peau, les rhumatismes, la gravelle[14], les dartres, la folie ..., toutes les maladies des enfants sans oublier celles du bétail.

Lors de l’avènement du christianisme, l’Eglise catholique proscrit le culte des pierres et les mégalithes sont détruits ou évoluent vers de nouveaux objets de vénération. Saint-Rémi suit l’exemple de Saint-Martin qui évangélise le Bourbonnais.  Une croix, aujourd’hui disparue, est sculptée sur un grand menhir consacrée au Saint-Sauveur honoré aujourd’hui sous le nom de Saint-Sauvier.

 

Achille Allier, écrivain bourbonnais immortalise le pèlerinage de Saint-Rémi[15] au XIXe dans son ouvrage « Esquisses Bourbonnaises »[16]. « C’est une pittoresque contrée que cette partie du Bourbonnais, connue sous le nom de « Pays de la Châtaigne » : vaste espace qu’aucune rivière ne coupe, où les communications sont difficiles, et les habitations disséminées [ ....]  Au nombre des usages, restes d’antiques traditions qui composent la physionomie du « Pays de la Châtaigne », je choisirai la fête de Saint-Rémy ; d’autant plus que cette réunion religieuse, vieille et dernière trace du culte des fontaines, menace de devenir avant peu de temps une simple et ordinaire réunion d’affaires et de plaisir.

En quittant le chemin creux qui longe le château de Laromagère, on découvre à l’angle d’un bouquet de hêtres, la bruyère de Saint-Rémy et sa chapelle isolée.  [ ....] 

A l’extrémité d’un vaste espace inculte, couvert de joncs et de fougères, planté de beaux tilleuls et de châtaigniers rabougris, la chapelle s’élève avec son toit blanc de mousse et son clocher en forme de pigeonnier. L’architecture en est simple ; un portique moderne de mauvais goût, et quelques contreforts gothiques, en sont les seuls ornements. Une fontaine, dont l’eau est limpide et abondante, sort à son chevet. [ ....] Ses propriétés miraculeuses attirent chaque année une foule immense, dans ce désert, le 24 juin, jour de Saint-Jean. 

Dès la veille, le plateau se couvre de tentes blanches en longues avenues et de pittoresques cabanes de feuillage, que l’on appelle « Amayets ». [ ....]  La foule se porte de bonne heure autour d’une mare ombragée de peupliers, formée par l’eau de la fontaine de Saint-Rémy ; elle s’y succède toute la journée. [ ....] Les fidèles se pressent aussi dans la chapelle, aux murailles nues, décrépites, noircies par la fumée des cierges, brûlant sur un triple cordon de fer. C’est là qu’après les ablutions d’eau glacée le vœu s’accomplit par de ferventes prières et de longues stations. [...]  Autour du cornemuseux debout sur un tonneau défoncé, accompagnant ses airs de contorsions cadencées, se presse la foule dansante, jeune, avide, infatigable, et que rien ne rebute [...] Les bourrées se succèdent sans interruption, précédées du baiser obligé. [ ....] C’est l’heure où la fumée des cuisines couvre d’un dôme transparent toute la brande de Saint-Rémy. Les bouillonnements de la marmite, le pétillement des fritures, l’odeur des rôtis, attirent les affamés vers les « Amayets » décorés de la branche de houx d’heureux présage. [ ...]  

Le nombre des mendiants qui affluaient à la fontaine de Saint-Rémy a beaucoup diminué depuis quelques années ; mais aussi, en même temps, le nombre des fidèles et l’importance des offrandes. La chapelle était autrefois d’un grand rapport pour le clergé ; la laine des brebis, et tous les fruits de la terre, s’accumulaient dans son sanctuaire. [...] Quant à la chapelle de Saint-Rémy, n’en resterait-il qu’une seule muraille, elle donnerait encore de la poésie à cette brande immense.  [ ...] » 

 

Le pèlerinage du 24 juin existe jusqu’en 1828[17], date à laquelle l’autorité civile et ecclésiastique l’interdit ainsi que les immersions dans la source, elle souhaite limiter la ferveur populaire liée aux cultes celtiques anciens et ne veut pas encourager l’aspect « cour des miracles » et la promiscuité qu’offrent ces pratiques. Le pèlerinage se poursuit « en cachette » et se perpétue jusqu’en 1937.

 

La donation de la chapelle :

L’état des lieux de la chapelle est réalisé en 1806. Les murailles et les toitures sont en bon état, les murs solides, les charpentes très bonnes et le sol en carreaux de brique satisfaisant. Il y a six fenêtres dont deux vitrées et quatre autres fermées par des volets de chêne, deux portes dont une à deux battants et d’une largeur de deux mètres. La seconde porte située sur le côté, ferme à clef. La chapelle mesure 18 m de longueur et près de 8,50 m de largeur. Le maitre-autel est constitué de boiseries ouvragées, dont deux colonnes en bois de style corinthien. L’autre autel en bois, porte une statue de la Vierge. Le tableau du maitre-autel représentant Saint-Rémi et Saint-Jean, patrons de la chapelle, est en bon état.

Des brandes servent de place, les terres ne peuvent être cultivées du fait de l’installation des étalages le jour de la Saint-Jean mais le terrain est planté de châtaigniers, la châtaigne étant un excellent moyen de subsistance.

En juillet 1807 (26 thermidor an XIII), Mathias le Groing de la Romagère[18], prêtre desservant à Saint-Sauvier, achète ces biens aux sieurs Proust, héritiers de leur mère Mme Proust-Charrier,  pour la somme de 500 francs pour la chapelle et 550 francs pour les brandes. Mathias de la Romagère en fait donation à la commune de Saint-Sauvier le 5 mars 1809[19], suite à une autorisation impériale[20]. Les biens sont évalués à 802 francs. La donation est reçue par Antoine Deménitroux, notaire à Saint-Sauvier. Mathias le Groing fait cette donation en évoquant son amour du pays natal ; il n’est pas fait référence dans l’acte de donation que la chapelle soit destinée au culte.

Par l’ordonnance royale du 2 février 1816, l’évêque de Clermont, Charles Antoine Henri Duvalk de Dampierre autorise le culte à la chapelle de Saint-Rémi sous réserve qu’il soit exercé par le desservant de Saint-Sauvier ou sous son autorité et que le conseil de fabrique de la paroisse perçoive et administre les revenus au profit et pour l’entretien de la chapelle. Elle est donc autorisée à titre de chapelle de secours, la fabrique paroissiale doit affecter les revenus de la chapelle et de ses dépendances à son entretien.

 

La chapelle :

Selon Georges Piquand[21], cette chapelle a été détruite et reconstruite à plusieurs reprises. Elle est érigée au XIIe,  siècle a été reconstruite au XVIIe sur un édifice plus ancien que l’on pense d’origine mérovingienne mais dont il ne subsiste aucune trace.  

C’est un édifice simple qui se termine par une abside à trois pans. La façade porte la date très peu lisible de 1669 et le grand portail est daté de 1736. La date de 1669[22] serait la date de consécration de la chapelle, la seconde, 1736, celle du fronton sculpté au-dessus de la grande porte.  En 1806, la façade ouest ne comporte qu’une seule porte centrale ; les deux portes latérales sont ouvertes entre 1889 et 1900, dans le but de faciliter la sortie des pèlerins nombreux lors des offices.

Une sacristie est construite dans la seconde partie du XIXe, avant 1889. Cette construction entraine la disparition d’un contrefort sur la façade nord-est. Il demeure des traces de plâtre sur le mur extérieur nord car la sacristie a été démolie au cours des années 1950. Aujourd’hui, une porte (la porte de l’ancienne sacristie) donne directement à l’extérieur de la chapelle. Les murs sont renforcés d’avant-corps saillants au niveau du chevet et côté sud.

Le clocher est situé au niveau de la nef, à l’entrée de la chapelle. A l’origine, la tour du clocher est hexagonale recouverte d’une toiture surmontée d’une seconde tour, elle-même recouverte d’un petit toit à six pans, le tout recouvert en bardeaux de châtaigniers, surmontée d’une croix et d’un coq.  Le clocheton s’est effondré en 1957. Il est devenu un clocher à quatre pans avec une baie sur les quatre faces, surmonté d’un toit à quatre pans, recouverts de bardeaux de châtaigniers, coiffé d’une croix et d’un coq.

En août 1672, le curé Marcilliajon est présent quand Don Claude Clément, prieur de l’abbaye Notre-Dame des Pierres vient bénir une cloche fondue à partir de l’ancienne cloche datant de 1519. Cette cloche disparait pendant la Révolution. Puis le 20 juin 1805, Mathias le Groing bénit une cloche destinée à la chapelle qui est cassée peu après. Enfin, en juillet 1811, la fabrique acquiert une nouvelle cloche[23] pour la chapelle auprès de l’abbé Deschamps de Bisseret.  Elle date de 1713 et porte l’inscription « Jeanne de la Souche[24] et Jean des Champs, écuyer, sieur de Pravier, Bisseret[25] et les Montest, son fils m’ont fait faire au nom de Sainte Barbe et Anne. Les susnommés ont été parrain et marraine, l’an 1713 ». Cette cloche en bronze est toujours celle qui sonne lors de l’office. 

A l’intérieur, un autel est installé sur le mur nord, à proximité de la porte qui conduit à l’ancienne sacristie. Une petite porte s’ouvre aujourd’hui au sud, elle figure sur le croquis daté de 1889 ; elle est condamnée pendant des années avant d’être ré-ouverte.

Trois baies éclairent le chevet et deux seulement la nef de la chapelle, elles ne portent à ce jour aucun vitrail ; les deux fenêtres de façade sont devenues les portes latérales de la porte principale.

Le sol de la chapelle est constitué d’un pavement en tommettes, carreaux de terre cuite de 20 x 20 cm, jusqu’à l’autel, certains carreaux sont disjoints, d’autres érodés.

Le maître-autel porte un retable, tableau en bois polychrome, orné de boiseries et de deux colonnes cannelées de style corinthien. Le tableau représente le baptême du Christ par  Jean-Baptiste.

Deux petites statues occupent des niches latérales. Saint-Rémi est à gauche du retable. Né vers 440, il baptise Clovis et 3000 soldats et devient évêque de Reims.

Au moment du baptême qui symbolise le sacre du roi, une colombe apporte au saint la Sainte Ampoule contenant l’huile du baptême. Reims devient la ville du sacre des rois de France. Saint-Rémi décède en 533, l’abbatiale de Reims abrite son tombeau. 

La statue située à droite du retable, représente Saint-Sauvier, saint patron de la commune. On retrouve sa statue dans l’église Saint-Salvère.

Saint-Jean-Baptiste est représenté portant l’agneau qui symbolise l’enfant Jésus à venir, posé sur les écrits saints, dans son bras gauche ; son bras droit portait une croix, disparue de nos jours. C’est une statue en bois polychrome datée du XVIIIe. Jusqu'à ces dernières années, la statue était posée sur un tabernacle[26] en bois doré à restaurer : les quatre petites niches sont vides et deux cariatides manquent ; la seule statuette restante est celle d’un évêque.

Cette statue de Jean-Baptiste est portée lors de la procession autour de la chapelle. 

La Vierge à l’Enfant repose au-dessus de l’autel latéral, à gauche de la nef. C’est une statue en bois polychromé datant du XVIIIe, la Vierge habillée d’une robe de couleur ocre, porte l’enfant Jésus sur le bras gauche, qui lui-même porte un globe terrestre dans sa main gauche. Elle portait un sceptre brisé dans la main droite[27].L’autel secondaire est également en bois polychromé.

Sainte-Véronique qui, selon un épisode légendaire, se nomme Séraphia, est la cousine de Jean-Baptiste. Elle voit le Christ sur le chemin du calvaire, essuie son visage et le linge qu’elle utilise en garde l’empreinte. Elle prend alors le nom de Véra-Iconica, la vraie image. La relique est conservée à Saint-Pierre de Rome ; elle a soit les yeux ouverts, soit les yeux fermés ; la statue de la chapelle a les yeux ouverts. 

Cette statue est en bois polychromé ; elle est vêtue en religieuse de l’ordre des Franciscains fondé au XIIIe ; elle tient dans ses mains le linge portant le visage du Christ. 

Sur l’autel en bois se trouve également la statue de Sainte-Thérèse de Lisieux, appelée également Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, statue identique à celle de l’église de Saint-Sauvier. Sainte-Thérèse porte le Christ en croix ainsi qu’un bouquet de roses.

Cette statue est offerte par Mlle Elise Lemut à la chapelle de Saint-Rémi, en reconnaissance de sa guérison, en 1930.

Achille Allier évoque dans ses écrits des « grossières figures d’évêque qui s’effacent sur le mur humide et salpêtré » ; la chapelle était peut-être peinte dans les temps anciens ...

Quand on entre dans la chapelle, le regard est attiré par la balustrade en bois tourné, qui sépare le chœur de la nef. 

D’une hauteur d’environ 80 cm et de 8 m de long, cette barrière de communion présente trente balustres tournées, en chêne, décorées de végétaux stylisés. Cette balustrade est en bon état, une porte à deux battants permet l’accès au chœur et ferme avec une ferrure.

Les fonts baptismaux sont situés à l’entrée de la chapelle vers la grande porte et le bénitier vers la petite porte ouverte sur la façade  sud.  Ils sont en pierre.

Au plafond, le visiteur remarque un lustre à vasques à six feux avec sa veilleuse, encore en bon état.

Sur le pignon sud, sous la statue de Sainte-Madeleine, coule l’eau de la source appelée fontaine Saint-Jean. Sainte-Madeleine est posée dans une niche ; la statue mesure environ 1 m. Sainte-Madeleine est représentée portant des cheveux longs, son attribut est un vase de parfum qu’elle porte dans la main droite ; elle tient un livre entrouvert dans la main gauche, et pendant longtemps, un chapelet a été disposé dans sa main droite, sûrement laissé par un visiteur.

La statue de Marie-Madeleine[28] est en pierre calcaire et date du XVIe.

La fontaine[29] datant du XVIIe siècle, est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[30]  

En 1816, les revenus de la chapelle et des terres environnantes sont confiés au conseil de fabrique. Ce contrat est annulé avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905.  Les tarifs des droits et places pour la fête de la Saint-Jean  sont réglementés, notés dans le registre de la fabrique et affichés sur la porte de la chapelle[31]. Ils sont détaillés en regard de la taille de la boutique, de leur qualité, marchands, d’images, de fruits, de vaisselle ...  boulangers ... et de l’emplacement choisi.

En 1906, un conflit entre le curé, le conseil de fabrique, et les élus de Saint-Sauvier[32] conduit à l’annulation du pèlerinage et de la fête de Saint-Rémi. En 1909, la chapelle de Saint-Rémi est restituée officiellement à la commune, du fait de la suppression de la fabrique par arrêté préfectoral et elle est ré-ouverte légalement au culte.

 

Travaux[33] et aménagements de la chapelle :

Dans les années 1950, la couverture de la sacristie située sur la face nord s’effondre et la sacristie est détruite à la même époque. En 1990, la toiture est refaite en petites tuiles plates et les bardeaux de châtaigniers sur pointe de cuivre sont restaurés sur le clocheton. La voûte de la chapelle est détériorée et l’on constate des chûtes de plâtre. Courant 1991, la voûte en plâtre sur lattis construite vraisemblablement au XIXe, est dégagée, découvrant ainsi une superbe charpente en bois de châtaignier datant du XVIIet épousant la forme d’une carène de navire. Cette charpente est  consolidée au XXe par l’ajout de chevrons. Elle[34], est citée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[35] 

En mai 1991, un drainage est réalisé autour des façades ouest, sud et est pour limiter l’humidité sous le pavement de la chapelle. Trois portes en châtaignier sont posées sur la façade ouest en 1992.

En 1998, une association restaure les enduits intérieurs du chœur, le crépi est réalisé à la chaux selon une technique ancienne, le badigeon étant fait avec du petit lait de chèvre[36].

La chapelle et le site de Saint-Rémi sont illuminés depuis 2003. La même année, un chemin est aménagé pour faciliter l’accès vers la chapelle et la source. Un panneau d’informations indique le circuit de randonnée au départ de Saint-Rémi.

La restauration de la chapelle repose sur la nécessaire consolidation des murs de l’édifice. Un étayage est élevé dans le chœur afin de limiter l’affaissement de la voûte, à environ 10 cm. L’étude est conduite par M. Laporte, architecte des monuments historiques.

Les travaux réalisés au printemps 2019 concernent la consolidation des maçonneries et la régénération des parements extérieurs.  

Deux fenêtres remplacent les portes latérales en façade et quatre statues : Sainte-Marie-Madeleine, Sainte-Véronique, la Vierge à l’Enfant et Saint-Jean-Baptiste sont restaurées ainsi que l’autel en bois ; ces travaux sont financés par l’association.

Quant au pèlerinage décrit par Achille Allier, il s’est transformé en une fête champêtre associée à une fête religieuse qui se déroule le dimanche qui suit le 24 juin, date de la Saint-Jean. L’eau de la source reste fraîche en toute saison ; la source ne tarit jamais même lors des périodes de canicule et elle ne gèle pas du fait de son débit constant et de sa température. Aussi l’eau de Saint-Rémi bénéficie-t-elle encore d’un grand engouement de la part des visiteurs et ils sont nombreux à la dire « miraculeuse ».

 Le site accueille les randonneurs de passage sur les chemins des Maîtres Sonneurs inspirés de l’ouvrage de George Sand[37] et à cette occasion, les cornemuseux aiment  jouer en l’honneur de Saint-Jean.  Enfin la chapelle attire les touristes mais elle est aussi célébrée par de jeunes couples puisque deux mariages ont été bénis à Saint-Rémi au cours de ces dernières années."

 

Sylvie Schwaab, Nicole Pierre-Poulet,

André Poulet  - 23 juillet 2020

 

Un grand merci aux auteurs de ce livret, nous aidant à mettre en valeur le patrimoine de la commune de Saint-Sauvier. 

 

 

 Notes et Références des auteurs : 


 

[1] Nous avons fait le choix d’écrire Saint-Rémi.

[2] Abbaye située à Sidiailles (Cher).

[3] Abbaye dépendant de l’ordre cistercien, fondée par Raoul le Viel ou l’ancien, prince de Déols au XIIe siècle.

[4] Joseph MIQUEL, Note sur la chapelle de Saint-Rémy, paroisse de Saint-Sauvier (Allier). Rectification à un article de l'abbé Richerolles, sur la châtellenie de la Roche- Guillebaud. Revue Bourbonnaise, 1884, pp. 385-386.

[5] Le texte de M. MIQUEL a été traduit par Mme Annie SANDRIN.

[6] Georges PIQUAND, Légendes bourbonnaises, Laffitte Reprints, 1985, 687 p.

[7] Des tégulae (tuiles gallo-romaines plates) et un sarcophage ont été retrouvés dans les environs.

[8] La source est aussi placée sous le patronage de Sainte-Madeleine (LEGUAI)

[9] On retrouve des pierres d’origine celtique à Archignat, Huriel, aux Pierres Jaumâtres en Creuse.

[10] Le village de Jarges est situé dans la commune de Saint-Martinien.

[11] Emile PAULY, Vieille Combraille, Moulins, Crépin-Leblond, 1945, 161 p.

[12] D’où la date du pèlerinage le jour de la Saint-Jean le 24 juin Les fêtes de la Saint-Jean relèvent de coutumes celtes liées au culte du soleil. Le 23 juin, jour du solstice d’été, la nuit la plus courte, des feux s’allument dans les villages.

[13] La légende dit que la chapelle de Saint-Rémi a été construite par les seigneurs de la Roche-Guillebault à la suite de la guérison d’un seigneur de la Roche. Il n’existe pas d’acte de donation concernant la Roche-Guillebault.

[14] Gravelle : affection liée à des calculs rénaux.

[15] Extrait de l’ouvrage de Léon COTE, Achille Allier, historien, conteur, imagier bourbonnais, 1807-1836, Moulins, Crépin-Leblond Editeur, 1942

[16] Achille ALLIER, Au pays de la châtaigne, la fontaine de Saint-Rémy, Esquisses bourbonnaises, Marseille, Editions Laffitte, Marseille, 1979 (réimpression de l’édition de Moulins-Paris, 1832).

[17] Selon Emile PAULY,  d’autres documents évoquent  1837 ; les dates divergent en fonction des sources.

[18] Abbé DUTHEIL, La chapelle de Saint-Rémi à Saint-Sauvier, A l’ombre de la Toque, Juillet 1957.

[19] Un bornage a été réalisé en février 1809, Mathias le Groing se réserve le dixième du territoire où il a fait construire une petite maison fermée de haies vives.

[20] Abbé DUTHEIL, A l’ombre de la Toque, juillet 1957, pages 103-104 ; dans un décret en date du 11 janvier 1808 de Napoléon 1er : « la mairie de Saint-Sauvier est autorisée à accepter pour la commune, la donation gratuite de la chapelle de Saint-Rémi et d’une terre qui en dépend, que le sieur le Groing de la Romagère, desservant,  lui a fait donation ».

[21] Georges PIQUAND, Légendes bourbonnaises. 

[22] Rapport d’études, chapelle de Saint-Rémi, M. LAPORTE, architecte des monuments historiques, Mairie de Saint-Sauvier, 2006.

[23] Association pour la sauvegarde du site et de la chapelle de Saint-Rémi, « Si Saint-Rémi m’était conté … ».

[24] A l’ombre de la Toque, la chapelle de Saint-Rémi, juillet 1957 : Le fils de Jeanne de la Souche et du sieur de Bisseret est le parrain ; elle-même étant la marraine d’une cloche fondue en 1713 et destinée à une église dont on ne connait pas le nom ... . C’est un descendant de la famille, Jacques Deschamps de Bisseret, qui la vendit aux fabriciens de Saint-Sauvier en 1811.

[25] Bisseret, commune de Lavault-Sainte-Anne.

[26] Aux archives diocésaines[26], on retrouve la trace du tableau du chœur et de l’autel ancien sculpté qui portait Jean-Baptiste jusqu’à ces dernières années. Quatre statues en bois ou en plâtre sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, arrêté du 28 octobre 1997.

[27] Pré-inventaire des monuments  historiques. 1972 ; références : abbé DUTHEIL.

[28] Inventaire général des richesses artistiques de France.

[29] Base MERIMEE : Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (objets mobiliers), monuments historiques ; 1993/10/28 : inscrit MH Chapelle (cad. A 535) : inscription par arrêté du 28 octobre 1993 ; référence PA00125272.

[30] THAUMAS de la THAUMASSIERE Gaspard, Histoire du Berry, Marseille, Editions Laffitte Reprints, 1976, volumes 1 (301 p.), 2 (606 p.) et 3-4 (530 p.).

[31] Abbé DUTHEIL, A l’ombre de la Toque, A Saint-Rémi, au siècle dernier, août 1962.

[32]  Cf. Conseil de fabrique, paroisse de Saint-Sauvier.

[33]Les informations de ce chapitre ont été retrouvées aux archives départementales de l’Allier et dans le dossier d’étude de M. LAPORTE, octobre 2006.

[34] Base MERIMEE : Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (objets mobiliers), monuments historiques ; 1993/10/28 : inscrit MH Chapelle (cad. A 535) : inscription par arrêté du 28 octobre 1993 ; référence PA00125272.

[35]THAUMAS DE LA THAUMASSIERE, Histoire du Berry.

[36] Coup de jeune pour la chapelle de Saint-Rémi, La Montagne, 28 juillet 1998.

[37] George SAND, les Maitres Sonneurs, ouvrage publié en 1853.




Diaporama